Rester Vivants
Révolution, où es-tu ? Dans l’Egypte d’aujourd’hui, les aspirations à la liberté de la jeunesse égyptienne sont coincées entre la main de fer du Maréchal Sissi et l’absolue nécessité de vivre. Rester Vivants dresse le portrait intime d'une génération émergente qui veut continuer à croire que le soulèvement populaire de janvier 2011 n’était pas vain.
Synopsis
Rester Vivants raconte l’histoire de quatre jeunes à l'aube du cinquième anniversaire de la révolution égyptienne, en janvier 2016, dans l’Égypte du Maréchal Sissi.
Eman, Soleyfa, Ammar et Kirilos. Une sœur musulmane rebelle forcée à l’exil, une activiste qui découvre la maternité et se sent muselée, un artiste laïque totalement dévoué à la cause révolutionnaire et un chrétien copte qui interroge les opinions qu’on lui dictait depuis toujours.
Tous les quatre se penchent sur leur propre histoire, leur propre image, et partagent leurs sentiments sur la situation actuelle. En cinq ans, ils ont évolué, traversé des crises, et dû faire face à des choix décisifs, pas forcément en ligne avec leurs idéaux de départ.
Rester Vivants est un film sur le temps qui passe, sur l'engagement et les idéaux qui s’égrènent, dans un contexte de répression violente et de propagande nationaliste.
Quelle vie, dans ce régime militaire, après un élan de libertés sans précédent ? Quelle existence dans une société économiquement marquée par ces bouleversements ? Quel héritage – ou quel poids à porter – pour cette jeunesse ?

SOLEYFA
La mort de Khaled Saïd, jeune Alexandrin battu par la police en juin 2010 constitue l’élément déclencheur de l’engagement politique de Soleyfa au sein du mouvement pro-démocratique Justice et Liberté. Sur la place Tahrir, Soleyfa a trouvé l’amour de sa vie, Hossam. Aujourd’hui, elle se sent déchirée. Elle est devenue mère et a perdu une partie de son ardeur révolutionnaire, se refusant à exposer son fils à quelque danger. Par contre, elle est toujours journaliste, profession risquée dans l’Égypte d’aujourd’hui.
EMAN
A 18 ans, Eman a revendiqué son indépendance et refusé de voter Ikhwan, les Frères Musulmans, comme le reste de la famille. Elle a opté pour Tayyar el masri, un nouveau parti fondé par d’ancien Frères Musulmans déçus par l’opacité, le manqué d’ouverture et la rigidité de la Confrérie. Le coup d’Etat du 3 juillet 2013, qui entraîna la destitution de Morsi, le président Frère Musulman, mit une fin brutale aux ambitions d’Eman. Elle a fui au Koweït et après un bref retour en Égypte pour donner naissance à un fils, elle est partie vivre au Qatar.


KIRILOS
Dans sa ville de Qena, en Haute-Égypte, où il vit avec sa famille, Kirilos n’entendit que de lointaines clameurs en 2011, fortement édulcorées par le discours médiatique anti-révolutionnaire. Il fut tenté de rejoindre les cortèges. Mais, à l’instar de l’écrasante majorité de ses coreligionnaires, il s’est abstenu. Par contre, il a osé questionner la position de l’Église. S’il n’a pas applaudi l’arrivée au pouvoir des Frères Musulmans, il leur a laissé le bénéfice du doute. L’année passée sous l’autorité de la Confrérie a drastiquement réduit ses espoirs de dialogue. Aujourd’hui, le jeune diplômé se concentre sur sa carrière de représentant médical.
AMMAR
Ammar est un révolutionnaire permanent, contre toute dictature militaire, tout régime théologique, et inversement.
Avant d’être happé par son élan révolutionnaire, ce grapheur enseignait à l’Académie des Beaux-Arts de Louxor. Ammar fait partie des rares Égyptiens qui ont refusé d’entendre les sirènes de l’armée après le coup d’État de juillet 2013. Défiant tous les dangers, il continue d’exposer ses critiques sur les murs du centre du Caire.
